La gestion des risques financiers est un élément majeur à prendre en compte par les entreprises. Une démarche d’autant plus importante à mener aujourd’hui au regard de la difficulté pour certaines de trouver des financements, mais aussi de la nécessité de sécuriser leur trésorerie, tout en faisant face à la volatilité des taux de marché.

En 2022, les risques financiers enregistrent une hausse de 6 points par rapport à 2021. Témoignant d'un regain de l'incertitude face à une conjoncture économique complexe (inflation, coût de l'énergie ...), près de la moitié des entreprises (41%) dit ainsi faire face à ces risques financiers (Baromètre QBE de la gestion des risques des PME et ETI françaises, 2022).

Dans ce contexte, nos consultants spécialisés en sécurité et performance financière vous présentent dans cet article les clés pour mettre en place une stratégie de gestion des risques financiers efficace. 

Risques financiers : de quoi parle-t-on ?

Un risque financier est un risque de perdre de l'argent à la suite d'une opération financière ou économique, ayant une conséquence financière. Il n’est donc pas imputable directement à l’activité de l’entreprise, mais plutôt à des aléas extérieurs (risque de crédit, risque de taux, risque de change, risque politique…). Une vente à crédit ou en devises étrangères représente par exemple des risques financiers pour l’entreprise.

Cette notion de risques financiers varie fortement en fonction de l’activité de l’entreprise concernée et de ses opérations financières. S’il est difficile d’en dresser une liste exhaustive, il est néanmoins possible d’en déterminer certaines grandes catégories.

Quels sont les différents types de risques financiers ?

Les risques de marché résultent principalement des fluctuations du prix des instruments financiers (titres ou contrats), des taux d’intérêt, des taux de change ou encore des cours de matières premières.

Risque de taux

Le risque de taux ou de taux d’intérêt est le risque qu’un produit perde de la valeur à la suite d’une diminution ou d’une augmentation des taux d’intérêts.

Sa variation à la hausse augmentera mécaniquement les montants des remboursements du prêt, ce qui pourrait impacter la capacité de l’entreprise à rembourser son emprunt. La variation à la baisse peut pour sa part diminuer le taux de rémunération des placements financiers de l’entreprise et donc des revenus qui en découlent.

Risque de change

Le risque de change est le risque de voir son investissement perdre de la valeur en raison d’une variation des taux de change. Il ne concerne que les entreprises qui réalisent des opérations dans une devise étrangère.

La fluctuation de la devise sur le marché peut en effet créer une fluctuation de la valeur des créances de l’entreprise, impactant son chiffre d’affaires.

Risque de matière première

Le risque de matière première est lié à l’évolution du prix des matières premières sur les marchés financiers. Il impacte directement les entreprises qui dépendent de la production et de la transformation de matières premières et d'énergie.

De nombreuses grandes entreprises sont exposées à ce risque, notamment celles spécialisées dans la production industrielle ou l’agroalimentaire.

Risque de contrepartie ou d'impayés

Le risque de contrepartie ou d’impayés est celui auquel les entreprises sont le plus fréquemment confrontées. Il se manifeste lorsque la défaillance de l’autre partie l’empêche de respecter ses engagements en occasionnant une perte financière.

Directement lié au non-respect d’un contrat commercial entre les entreprises, ce risque est souvent associé à un impayé ou à un retard de paiement.

Risque opérationnel

Le risque opérationnel correspond aux pertes potentielles provoquées par des erreurs ou des défauts commis par les ressources humaines ou matérielles : défaillances des matériels, logiciels, fraudes, erreurs humaines sur un processus de production, etc.

Risque de liquidités

Le risque de liquidité concerne les entreprises qui ne peuvent faire face à leurs dettes faute de liquidité et ce, même si elles disposent de nombreux actifs.  Le risque de liquidité peut par exemple se produire lorsqu’une entreprise ne peut pas facilement revendre ses stocks, faute d’acheteurs ou lorsque l’offre est trop importante.

Il concerne également les entreprises qui connaissent une très forte croissance en peu de temps. Ses besoins en fonds de roulement augmentent alors fortement et un manque de liquidités peut apparaître, mettant en danger la trésorerie de l’entreprise. Il est donc fondamental de prendre en compte ce risque dans le cadre de la gestion de sa trésorerie et de son poste client.

Risque liés à l'environnement de l'entreprise

Les risques liés à l’environnement de l’entreprise sont généralement externes à l’entreprise. Ils recouvrent principalement les risques météorologiques (tempêtes, séismes, cyclones), politiques, géopolitiques (en fonction de l’emplacement de l’entreprise elle-même mais également du lieu de ses transactions et opérations qu’elle réalise) ou encore de faillite d’un client ou fournisseur (notamment lorsqu’il est stratégique pour l’entreprise).

Comment limiter les risques financiers au sein de votre entreprise ?

La structuration d’un pilotage de gestion des risques financiers suppose préalablement d’identifier et évaluer les risques en la matière auxquels l’entreprise est exposée. Une démarche qui nécessite méthode et rigueur. La première étape consiste donc à cartographier ces risques pour ensuite les analyser afin de mettre en place les mesures de prévention et de contrôle adaptés.

Cartographier les risques

L’identification des risques consiste à recenser tous les risques et menaces susceptibles d’altérer la santé financière de l’entreprise. A cet effet, il convient notamment d’interroger toutes les parties prenantes de l’entreprise et de poser ce qui, en interne et au niveau de l’écosystème de l’entreprise, peut avoir un impact sur la performance financière.

Analyser les risques

Il convient ensuite  d’évaluer le niveau et la nature du risque. Comme tous les risques n'ont pas la même probabilité d'occurrence et le même impact, il faut les évaluer et les classer en fonction de ces deux critères.

Prévenir les risques

Chaque risque identifié doit faire l’objet d’actions de « mise sous contrôle » qui relèvent très souvent d’activités à réaliser pour réduire leur survenance ou leur impact. Le bon pilotage du dispositif de contrôle interne de l’entreprise est donc primordial pour réduire au maximum les effets de bord de ces risques, couplé à un dispositif de veille et d’analyse de l’évolution des marchés sur certains risques précités.

Les produits dérivés

Afin de se protéger contre les risques de marché, l’entreprise peut parfois mettre en place des produits dérivés. Il s’agit d’instruments financiers dont le prix ou la valeur est calculé par rapport à la valeur d’autres actifs ou instruments présents sur le marché.

Contrats à terme de gré à gré (forwards), contrats d’échange (swaps), contrats à terme (futures)… ces options sont ainsi autant de produits dérivés sur lesquels les entreprises peuvent s’appuyer pour se prémunir contre les risques de marché.

Les assurances

La prévention contre les risques de contrepartie passe notamment par la connaissance du client ou fournisseur. A cet effet, les entreprises peuvent s’appuyer sur des données accessibles en open data. Les sociétés de renseignement économique / assureurs crédits proposent également des prestations à forte valeur ajoutée pour mesurer ce risque de contrepartie et le suivre.

Au-delà de ces mesures d’évaluation, il est également possible de s’assurer contre les risques clients (via les assureurs crédit) ou les risques liés à l’environnement (via les assureurs traditionnels).

L'audit interne

Les audits internes sont recommandés dans la prévention des risques opérationnels. Ils permettent d'évaluer à tout moment la couverture des risques opérationnels au sein de l'entité et de prendre les mesures nécessaires dans les meilleurs délais.

La gestion de trésorerie

Pour prévenir le risque de liquidité, le trésorier peut notamment s’appuyer sur les tableaux de financement et de flux de trésorerie. Ils permettent de vérifier si les ressources et les flux d’exploitation sont suffisants à son besoin en fonds de roulement.

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Nos consultants spécialisés en sécurité et performance financière sont à vos côtés pour vous accompagner dans la maîtrise de vos risques financiers.


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