28.04.21
Le baromètre trimestriel 2021 de l’Entreprise DU FUTUR powered by implid !
Pour ce nouveau baromètre 2021 des PME et ETI, en partenariat avec l'Entreprise DU FUTUR, nous interrogeons chaque trimestre 1200 Présidents et Directeurs Généraux de PME & ETI, pour dégager les grandes tendances de leurs actions et orientations stratégiques autour des 5 enjeux clés de l’acronyme H.E.R.O.S.
O comme "Orchestrateur" : découvrez les résultats du 1er trimestre 2021* !
- 70% des entreprises ont fait le choix de revoir leur stratégie financière au service :
- du développement du chiffre d’affaires pour 45% d'entres elles ;
- ou de l’augmentation de la marge pour 25% d'entre elles ;
- Alors que 1 entreprise/5 n’a pas changé sa stratégie financière.
- 1 entreprise sur 3 prévoit de revoir le schéma de son organisation et de ses activités financière dans les prochains mois.
- 47% des entreprises n'ont demandé aucune aide d’État, car :
- elles n’ont pas connu de difficultés financières pour 27% d'entre elles ;
- ou ont su être autonomes face aux difficultés pour 20% d'entre elles .
*Enquête réalisée par l’Entreprise DU FUTUR et implid en septembre 2021, auprès de 1200 dirigeants de PME & ETI.
Panel de répondant composé de : 60% PME | 25% ETI | 10% TPE | 5% Grand groupes.
Typologie secteurs : 60% industrie, retail, distribution | 35% services conseils | 5% numérique.
Découvrez le point de vue d'Emilie Legoff, Présidente Directrice Générale chez Troops et Co-Présidente de la French Tech One Lyon Saint-Etienne, sur les performances du monde des start-ups et de la tech durant la crise sanitaire Covid-19
Alors que la crise sanitaire met l’organisation des entreprises et leur stratégie financière à rude épreuve, Emilie Legoff analyse lors de cette interview pourquoi le monde des starts-ups semble plutôt protégé. Au coeur de leur capacité de résilience : l'agilité, que ce soit au niveau de leur mode de fonctionnement, de management ou de financement.
Qui êtes-vous ?
Moi je suis Emilie, j’ai une société qui est une société d’édition de logiciel, à destination des groupes d’intérim. Je les aide à digitaliser leurs process, à phygitaliser donc les agences.
Comment se porte le monde de la start-up française ?
Alors le monde de la start-up a été plutôt protégé au niveau de cette crise, parce qu’on était dans la tech, dans la digitalisation, et ça a été quand même pas mal mis en avant avec le télétravail, le confinement etc. Donc franchement ça a été un secteur qui a été plutôt porté, sauf les start-ups qui étaient axées sur des secteurs très touchés, la restauration malgré tout, ou l’événementiel etc.
Après ça a été plutôt nous ce qu’on appelle dans le monde des start-ups la « guerre du cash », parce que le monde des start-ups a besoin de financements, énormément. Quand on est une start-up qui fonctionne bien, et qui a déjà du chiffre d’affaires, voire éventuellement de la marge et qui a besoin de se faire financer, il y a eu aucun problème, même pendant le confinement et pendant cette période. Pour les autres, qui étaient en démarrage et en lancement, aller chercher des financements d’innovation alors qu’on savait pas trop où on allait, mais personne ne le savait (on le sait toujours pas trop d’ailleurs), c’était hyper compliqué d’aller chercher des financements auprès des fonds pour ces toutes petites start-ups.
Et nous les orientations qui ont été données à tous les niveaux qu’on entendait, c’est « il nous faut deux ans de cash » en fait. De dire, il faut qu’on aille chercher justement soit avec des aides de l’Etat, soit avec nos fonds d’investissements, soit des financeurs, prévoir d’avoir deux ans de cash devant nous, parce que peut-être que dans les deux années qui arrivent ça va être plus compliqué d’aller chercher des financements, plus compliqué avec les clients, etc., on ne sait pas. Pour vous protéger allez chercher deux ans de cash, c’est votre priorité à partir de l’année dernière, au mois de mars l’année dernière.
Comment expliquer cette performance pendant cette période de crise ?
Je pense qu’en termes de fonctionnement, de management à tous les niveaux, en termes de financement, on était déjà préparé à des moyens de fonctionner en fait qui ont été mis en avant pendant le confinement. J’ai parlé du télétravail par exemple, il y a beaucoup, enfin c’était mon cas dans mon entreprise. Déjà j’avais la moitié des collaborateurs en télétravail, donc j’avais déjà tous les outils pour, les modes de fonctionnements etc.
Et d’ailleurs, après on est passé carrément en télétravail parce que ça convenait même à 100% très bien pour tous les collaborateurs. Pareil en termes de financements malgré tout, même si j’expliquais que c’était compliqué, on est habitué à aller demander des financements. C’est un mode de fonctionnement où, pendant les premières années, on a de forts besoins de financements, beaucoup de financements d’innovation avant que la start-up décolle. Donc on a l’habitude de ce financement, de beaucoup de réseaux, c’est pas quelque chose qui va nous affoler. On n’a pas un mode, que j’avais d’ailleurs dans ma précédente entreprise, qui est de l’économie plus classique je vais dire, où « on gagne de l’argent, on investit, on gagne de l’argent, on investit ». Là c’est « on investit d’abord très fort, après on gagne de l’argent ».
Bref tous ces modes-là, que ce soit financier, en mode de management aussi etc., d’un management déporté, enfin à distance, c’est des choses que les start-ups avaient déjà appréhendé. Elles fonctionnaient déjà comme ça avant. Et donc le confinement nous a obligés d’aller dans un mode de fonctionnement qu’on connaissait et c’était donc je pense plus facile de traverser cette période pour ce type d’entreprise.
L’agilité a-t-elle joué un rôle dans cette performance ?
On dit souvent que sur un modèle, un business model en tout cas d’une start-up, on va changer trois fois de business model dans les trois premières années, mais alors complètement. C’est-à-dire qu’on va dans une voie, on se rend compte que c’est pas la bonne, et justement on va être agile et changer vraiment soit de mode de fonctionnement, soit complètement de produit, soit de tout, du tout au tout, donc ça fait partie du process.
Et donc c’était pas vraiment un changement. Une entreprise qui avait des process peut-être depuis vingt ans, qui avait la même activité, les mêmes types de clients, de devoir changer s’adapter, c’est peut-être plus dur.
En tout cas effectivement ce mode de fonctionnement agile, qui a dû être éprouvé par tous les business en France à cette période-là, était peut-être un peu plus facile à appréhender pour le monde de la tech.
Comment la French Tech accompagne-t-elle les start-ups ?
On a fait énormément de visios pour tout ce qui était « aides financières ». C’était très spécifique les aides financières pour les start-ups, pas du tout les mêmes, c’est pas le même type de PGE par exemple. Donc savoir ce dont elles avaient le droit, comment…
On a fait aussi des interventions par exemple sur le hacking ou la sécurité des sites, parce qu’on est dans le digital et il y a eu vraiment de grosses problématiques pendant le confinement quand même qui sont apparues. Et c’est dans le concept même des boîtes tech ou digitales en tout cas, de se protéger à ce niveau-là. Donc que ce soit vraiment au niveau opérationnel, sur le produit, sur l’agilité, il y a eu des réunions aussi beaucoup plus informelles de soutien.
Pour pouvoir discuter et de se rendre compte qu’on n’est pas tout seul. Parce qu’en fait la problématique, on parle de la solitude du dirigeant, mais la solitude du dirigeant chez lui, tout seul, c’est encore pire quoi, justement il y a plus les soirées réseaux.
En fait l’idée c’était de créer du lien, de voir que finalement on était beaucoup à partager les mêmes problématiques. Parce que justement même si on a mieux surmonté, c’était pas le cas pour tout le monde. Il y en a c’est compliqué, quand on bosse depuis deux ans sur une start-up, et de se dire qu’on va plus avoir de financements du tout et qu’on va devoir arrêter. Donc oui, c’était plus un modèle de soutien et souvent sous la forme de visios ou de webinars, le plus régulièrement possible en tout cas.