11.10.22
Baromètre des PME et ETI 2022 de l’Entreprise DU FUTUR powered by implid !
Nous interrogeons chaque quadrimestre + de 1000 Présidents et Directeurs Généraux de PME & ETI, en partenariat avec l'Entreprise DU FUTUR, pour dégager les grandes tendances de leurs actions et orientations stratégiques autour de 5 enjeux clés de l’acronyme H.E.R.O.S.
H comme "Humain" : découvrez les résultats du 2nd quadrimestre 2022* !
- 73% des PME et des ETI sont peu ou pas impactées par le phénomène de la "Grande démission" malgré l'importante médiatisation de cet enjeu.
- Les 3 enjeux RH des PME et ETI autour de la rétention de leurs collaborateurs, sont l’organisation et la qualité de vie au travail (73%), la rémunération (48%), et l’intégration/ onboarding (48%).
- 80% des PME et ETI mènent des actions au service du pouvoir d’achat de leurs collaborateurs pour faire face à l’inflation, sachant que près d’une entreprise sur deux (43%) envisage de le faire sur l’année 2022 et 2023.
*Enquête réalisée par l’Entreprise DU FUTUR et implid en septembre 2022, auprès de 1000 dirigeants de PME & ETI.
Panel de 172 répondants composé de : 56% PME | 29% ETI | 9% de Grands Groupes | 6% TPE.
Typologie secteurs d'activités : Industrie : 49% | Services 19% | Conseil : 13% | Retail : 12% | Numérique : 7%
Découvrez le point de vue de Jean Mathy, Directeur d'une agence d'ingénierie philosophique, qui met la philosophie à disposition des dirigeants et des collaborateurs.
Jean Mathy, Directeur de Noetic Bees, agence d'ingénierie philosophique, partage avec nous sa vision au sujet des nouveaux enjeux des dirigeants en terme de conduite du changement. Il démontre comment le collectif est au cœur de l'accompagnement à la conduite au changement.
Qui êtes-vous ?
Je m'appelle Jean Mathy, je suis directeur d'une agence d'ingénierie philosophique. Une agence un peu spéciale qui met la philosophie à disposition des dirigeants et des collaborateurs, pour l'art de se poser les bonnes questions.
Nous sommes dix, nous avons dix ans, nous sommes implantés à Lyon et nous intervenons principalement en France, Italie et au Portugal.
Quels sont les nouveaux enjeux en terme de conduite du changement ?
Ces dernières années, j'observe qu'en matière de conduite du changement, le changement n'est plus du tout vu comme un événement duquel il faudrait s'adapter. Ce que je perçois très nettement, c'est que "le changement" est l'autre nom pour décrire "la réalité" elle-même. Tout est changement permanent.
Héraclite disait qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Les dirigeants ont pleinement pris conscience cela. Dans les années 90, nous parlions d'un monde VUCA (volatil, incertain, complexe et ambigu) où tout se passe comme si la prise de conscience franco-française était maintenant. Devant ça, l'enjeu est de prendre de bonnes décisions et des décisions pérennes.
Quel est le levier central dans l'accompagnement au changement ?
La principale difficulté pour les dirigeants est de ne plus concevoir le changement comme quelque chose d'instrumental ou de mécanique.
Le monde d'avant c'est : nous faisons un diagnostic, puis nous pilotons l'activité, éventuellement nous mesurons l'impact et nous ancrons le changement. C'est fini. C'est fini pour plein de raisons. D'abord parce que nous ne sommes plus dans un monde mécaniste et que l'argent, au lieu de le mettre dans le diagnostic lui-même, il faut le mettre dans l'expérience que l'on fait vivre aux collaborateurs dans l'entreprise. C'est l'expérience du changement lui-même, qui va faire le changement. C'est la réflexivité entre : "je vis un changement" et "j'en tire les conséquences pratiques" sur "qu'est-ce que j'arrête ?", "qu'est-ce que je commence ?" et "qu'est-ce que je garde ?".
C'est ce qui va être central dans l'accompagnement du changement. Ce qui est difficile, c'est de changer notre manière de penser nous-même, le changement.
Qu'en est-il de la "quête de sens" des collaborateurs ?
Je ne crois pas du tout que les gens, et les jeunes, aient renoncé à l'effort au travail. Je pense qu'ils sont 100 fois plus amoureux du travail que de l'emploi.
Ils sont amoureux de "s'individuer" au travers du travail. C'est à dire, développer des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. Ils sont tout à fait branchés là-dessus, là ou nous étions auparavant branchés emploi, avoir un job, avoir de la stabilité. Eux, ce qu'ils veulent, c'est s'individuer, devenir des gens dignes de ce nom.
L'enjeu pour l'entreprise qui a compris cela, est de maintenir le collectif. Nous sommes allés loin, parce que nous sommes allés dans des schémas où l'entreprise devient la nouvelle religion. On parle de raison d'être de l'entreprise. Une raison d'être est une question philosophique. "Pourquoi j'existe ?", c'est une question philosophique et spirituelle.
La vérité, si on ne veut pas tomber dans encore plus d'individualisme, c'est qu'il faut la jouer collectif. C'est la relation qui est au centre de tout.